Henri Estienne, dans son Apologie d'Hérodote (chap. V et suivants), s'est amusé à recueillir quantité des drôleries débitées par frère Olivier Maillard et frère Michel Menot, dit Langue d'or, qui, tous les deux, prédicateurs, ont traité des mœurs dissolues de leur temps (fin du XVe, début du XVIe siècle), de l'inconduite des femmes, leur mise immodeste, leur décolletage, etc., et cela dans les termes les plus hardis.
Nous apprenons qu’il fut longtemps de mode, parmi les grandes dames de la noblesse et de la haute bourgeoisie, d'assister aux offices de l'église en toilette de gala, c'est-à-dire « le sein découvert », et un curé de la paroisse de Saint-Étienne-du-Mont, le Père Gardeaux, s'avisa un jour d'apostropher ses auditrices avec une bien ingénue franchise, et en implorant en quelque sorte leur pitié : « Eh mais ! mesdames, couvrez- vous donc du moins en notre présence ; car, afin que vous le sachiez, et en dépit de notre saint ministère, nous sommes de chair et d'os, tout comme les autres hommes. » (voir Saint-Foix, Essais sur Paris, dans Predicatoriana ou Révélations singulières et amusantes sur les prédicateurs, par Gabriel Peignot)
On trouve trace de cette coutume dans un des titres d’ouvrages du facétieux catalogue de la bibliothèque de Saint-Victor, que Rabelais s’est amusé à imaginer (livre II, chapitre VII) : Decretum universitatis Parisiensis super gorgiasitate muliercularum ad placitum. Olivier Maillard apostropha un jour très vivement des dames décolletées qui se trouvaient dans son auditoire : « Femmes maudites de Dieu, qui venez dans le saint lieu pour étaler vos... » (Encyclopédiana)
Illustration : La Vierge et l'Enfant, par Jean Fouquet (Dyptique de Melun)
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