D'après « Biographie des lieutenants-généraux, ministres, directeurs généraux, chargés d'arrondissements, préfets de la police en France », paru en 1829
C'est après une tentative d'évasion de la prison de Lille où il était incarcéré, que le célèbre Vidocq eut connaissance de la mésaventure du chauffeur Brunellois, le rapportant en ces termes...
« Jusque-là je n'avais vécu qu'avec des voleurs, des escrocs, des vagabonds, des faussaires ; mais alors je me trouvai au milieu des malfaiteurs les plus consommés et les plus atroces, qui racontaient avec orgueil leurs crimes et leurs forfaits, et parlaient de leur être avec l'indifférence et la gaieté la plus parfaite, disant qu'un jour on en ferait de la chair de saucisse avec la guillotine.
« Parmi mes nouveaux compagnons se trouvaient plusieurs individus qui avaient fait partie de la fameuse bande de brigands et d'assassins commandée par le célèbre Sallambier, qui avait répandu la terreur dans le pays, et connue sous le nom de chauffeurs. Ce nom leur venait de ce qu'ils mettaient dans le feu les pieds des habitans des maisons qu'ils attaquaient, et les tenaient dans cet état jusqu'à ce qu'ils déclarassent où leur argent était caché.
« Parmi les chauffeurs renfermés dans cette prison, le plus remarquable était Brunellois, surnommé l'intrépide, nom que plus tard il justifia complètement par un acte de courage tel qu'on n'en trouve pas de semblables dans les plus fameux bulletins d'armée. Un jour que Brunellois cherchait à commettre des vols dans la maison d'un fermier, il passa sa main dans une ouverture pratiquée dans le volet d'une des fenêtres, afin de détacher le crochet.
« Lorsqu'il voulut retirer sa main, il sentit que son poing était pris dans un noeud coulant ; il fit d'inutiles efforts pour la retirer : le bruit qu'on faisait dans la maison annonçait que les habitants avaient pris l'alerte ; et Brunellois s'étant aperçu que ses complices échangeaient entre eux des regards sinistres, il pensa qu'ils avaient l'intention de le tuer, afin d'empêcher qu'il ne les trahît lorsqu'il serait pris, ce qui devait infailliblement arriver.
« Dans cette perplexité, Brunellois, sans hésiter un seul instant, tira de sa poche un couteau à double tranchant, se coupa le poing, et s'enfuit avec ses compagnons. Ce singulier trait eut lieu dans le voisinage de Lille. Il était bien connu dans le département du Nord, dont plusieurs habitants se souviennent d'avoir vu exécuter le héros, qui n'avait qu'une main. »
Illustration : Eugène-François VIdocq
Sebastien 26/05/2019 19:35
Sana khan 22/06/2016 08:25
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protez saç 26/04/2016 14:27